AZARIA ▬ forgetmyname

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UNKNOW ▬  'Aria qu'est ce que tu... »
AZARIA ▬  Premièrement, pour toi, c'est Azaria. Deuxièmement, on ne reparle jamais, je dis bien jamais de tout cela et si quoique ce soit arrive aux oreilles de mon frère je te jure que je te ferais regretter d'être né. Compris ?! »

Azaria, la jeune fille de cheveux blonds platines, enfila ses Jimmy Choo pointure trente-six avant de quitter l'appartement luxueux dans lequel elle avait passé la nuit. La nuit...pas vraiment, la matinée plutôt. Il était exactement midi et vingt-deux minutes lorsqu'elle referma la porte. Azaria était sortie hier soir, comme tous les soirs. Sauf que ce soir-là, elle avait eu enfin de se changer les idées. « Se changer les idées »...la façon bien de dire qu'elle avait envie de finir la soirée complètement défoncée. C'était clairement loin d'être dur d'y arriver, les dealeurs se trouvaient à chaque coin de rue. Azaria avait plus de classe que ça, oui vraiment, elle ne se fournirait pas chez le premier dealeur miteux trouvé dans une ruelle sombre, la salle VIP c'était beaucoup plus le genre de la jeune femme. Elle n'avait pas de problème avec la drogue. Elle se considérait plutôt comme...une consommatrice occasionnelle, juste lorsque ça n'allait pas et ce soir-là, ça n'allait pas. Elle aurait pu appeler son frère, lui raconter sa vie en long en large et en travers mais c'était loin, très loin d'être le style de fille qui allait pleurer dans les bras d'autrui. Beaucoup trop fière pour cela. Azaria Whitaker, avec sa grande gueule et sa parfaite maîtrise de ses émotions s'était imposée comme étant une fille forte et parfois dénuée de sentiments. Sauf que ce n'était pas le cas. Pas du tout le cas, elle était beaucoup trop sensible. Sensible, mais intelligente, c'est pourquoi elle avait bâti un mur autour d'elle pour ne pas montrer son hyper-sensibilité et risquer de se faire labourer le coeur comme il l'avait fait autrefois.

THREEYEARSAGO

Vous êtes bien sur la messagerie d'Azaria, blablabla... Vous pouvez toujours laisser un message...mais c'est pas sûr que je rappelle.
LENNON ▬  'Aria, c'est moi...Lennon. Juste rappelle moi. Il faut qu'on parle. Rapidement. Je...enfin, tu sais. »

Azaria était assise à table, avec sa belle-mère et son géniteur. Oui, c'était son père, l'homme qu'elle avait appelé « Papounet chéri » jusqu'à ses onze ans. Jusqu'à ce qu'il se remarie avec une blondasse au visage tendu comme un string, « le botox » m'avait expliqué mon frère, Oakley. Pour la pré-ado qu'elle était, c'était écœurant, dégueulasse et terriblement injuste pour sa mère, sa vraie mère. Celle qui lui avait donné la vie et y avait laissé la sienne. « Éteins ton portable lorsque l'on est à table je te pris ma chérie » avait lâché « la botoxée » après que le portable d'Aria ait sonné pour la dixième fois. Pour qui se prenait elle, elle, ma chérie, elle se prenait à la fois pour sa mère et pour sa meilleure amie. Elle n'était cependant aucun des deux. Juste la femme qui se tapait son père et, accessoirement, était marié avec lui. Azaria lui fit son sourire le plus hypocrite, se leva et, avec une l'insolence qui lui était propre fit une révérence digne de ce nom avant de quitter la pièce. Lorsqu'elle arriva dans sa chambre, son téléphone sonna une nouvelle fois. La sonnerie se fit entendre quatre fois, le vibreur serait plus exact, mais peu importe. 'Aria savait déjà qui c'était sans même avoir besoin de regarder le prénom qu'affichait l'écran. Lennon. Faire sonner quatre fois, au début, c'était simplement pour se prévenir et puis au fil du temps c'était devenu leur truc. Comme de nombreuses choses d'ailleurs. Les crêpes au nutella à la sortie du lycée, les soirées films d'horreur...Freddy Krugger. Ils étaient devenus meilleurs amis, cela avait duré deux ans. Puis pouf, le lycée, quinze ans dans les dents et Lennon avait décidé qu'il était tant, qu'il était tant d'avouer à la jolie brunette qu'il était complètement fou d'elle. Ahem. Lui qui pensait que ce serait facile... C'était loin d'être le cas. Non pas que ce ne soit pas réciproque, au contraire, mais disons que le jeune garçon était sentimentalement idiot. Il n'avait jamais réussi à lui dire les choses clairement. Il voulait plutôt lui tendre des perches pour que ce soit elle qui fasse le premier pas. Compliqué n'est-ce pas ?

Lennon a écrit:

Rappelles-moi, c'est urgent. Arrêtes de faire la meuf inaccessible genre on ne peut pas joindre ou je ne sais quoi. Juste, réponds !

Message cette fois. Ce garçon devait avoir un passé de serial-killer-harceleur. Azaria leva les yeux au ciel. Non, il était hors de question qu'elle réponde. Pourquoi ? Ça faisait donc plus d'un an que Lennon et elle se tournait autour. Le nouveau délire de Lennon ? La rendre jalouse à coup de baisouillage avec tout le monde. Le con. 'Aria ne dit rien, elle était fière, beaucoup, beaucoup trop fière pour avouer ses sentiments à l'homme qu'elle aimait pourtant follement. La fierté, chez certaine personne cela pouvait être une qualité, mais chez elle c'était beaucoup plus proche de l'orgueil que de la simple fierté, ajoutez à cela une pointe de mauvaise foi et vous obtenez le côté le plus détestable de la jolie blondinette. Jolie, c'était peu dire. A seize ans, il y a trois ans donc, comme aujourd'hui...surtout aujourd'hui, elle avait toujours été très très belle. Elle n'était ni grande, ni petite, mais elle était tellement mince, limite maigre qu'elle paraissait très grande. Elle tenait cela de sa mère, Pénélope qui elle aussi était, ou paraissait, grande et mince. Même si pour elle, c'était un honneur de ressembler à sa mère, il fut un temps où elle souffrait beaucoup de cette minceur. « Le squelette », un surnom qui l'avait suivi pendant longtemps. S'il y a une chose dont elle est totalement fière, c'est ses cheveux, ses magnifiques cheveux blonds platines qu'elle laisse généralement détachés. Bref, Azaria fut une nouvelle fois dérangée par un message de Lennon qui disait sensiblement la même chose que le premier. Alors qu'elle allait éteindre son téléphone, excédée par les appels incessants du jeune homme...Toc,Toc,Toc,Toc.

LENNON ▬  voyant qu'elle ne réagissait pas Bordel Whitaker, tu pourrais au moins avoir la décence d'ouvrir cette putain de fenêtre ! »
AZARIA ▬  ouvrant la fenêtre Vas te faire foutre Lennon. »

Azaria était énervée, très énervée. En même temps, il faut avouer qu'il ne lui fait pas grand-chose. Impulsive, la façon bien de dire qu'elle pète un câble pour rien, s'énerve et se met à hurler sur tout et n'importe quoi. Un beau jour, Azaria avait décidé de prendre son grand courage à deux mains et de lui avouer l'amour qu'elle lui portait. Ce fut dur, complexe, cela lui semblait idiot et elle regrettait d'avoir prononcé ces paroles juste après avoir fini de parler. Elle ne regretta pas longtemps, juste le temps pour lui de venir poser ses lèvres sur celle de la petite anglaise. Leur histoire dura quelques mois, jusqu'à ce qu'elle retrouve son amoureux dans les bras d'une autre. C'était dur pour Lennon de lui rester fidèle, il avait fini par craquer. Alors, elle le quitta clairement et simplement, pleura pendant longtemps, très longtemps, coupa les ponts avec lui et se promit à elle-même que jamais, ô grand jamais, elle ne permettrait à quelqu'un de lui bousillé le coeur comme il venait de le faire.

WHATABOUTNOW ?

Azaria vit avec son frère, fini les interminables dîners où elle était forcée de participer en tête-à-tête avec la botoxée et le géniteur. Elle aurait voulu partir par choix. Parce que non, elle n'avait pas eu le choix, pas après ce qu'il avait fait. Viol incestueux. C'est l'une des choses qu'elle a décidé de mettre dans un coin de sa tête et de ne jamais ressortir. JAMAIS ! Sous aucun prétexte. C'était bête à dire, mais elle avait eu honte, elle s'était dit que c'était de sa faute et qu'elle avait dû provoquer cela. C'est pourquoi elle ne quitta pas la maison de son enfance tout de suite, elle ne partit qu'une fois qu'elle eue compris que c'était lui le pervers et qu'elle n'avait rien, absolument rien à voir là-dedans. Alors elle est partie, pour rejoindre la seule personne dans laquelle elle avait réellement confiance; son grand frère. Demi-frère serait plus vrai. Vrai, peut-être mais cela ne correspond aucunement au lien qui les unissaient. C'est son frère et même si elle n'est pas du genre à chouiner sur son épaule, elle sait qu'elle peut compter sur lui, quoiqu'il arrive. Azaria, malgré sa blondeur, est vraiment intelligente. Elle a eu son bac scientifique spécialisation mathématiques avec mention excellent. Un bac qui ne lui servira pas à grand-chose puisqu'elle a décidé de miser sur son côté artiste et de devenir professeur d'arts plastiques, elle suit donc des études en vue de réussir ce projet. A côté de cela, elle peint des « fresques » chez des particuliers et peint de nombreuses toiles qu'elle n'a pourtant jamais exposées. Aujourd'hui, Azaria trouve sa vie plaisante, de toutes façons, ce n'est pas le genre de fille qui se plaint.